Église Saint-Martin de Ryes
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Type | Église |
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Diocèse | |
Paroisse | Paroisse Notre-Dame-du-Bessin (d) |
Religion | Catholicisme |
Patrimonialité | Classé MH () |
Département | Calvados |
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Commune | Ryes |
Coordonnées | 49° 18′ 58″ N, 0° 37′ 42″ O |
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L'église Saint-Martin est une église catholique située dans le département français du Calvados, sur la commune de Ryes, en France.
Histoire
D'après Wace, dans le Roman de Rou, Hubert de Ryes rencontre le futur Guillaume le Conquérant en 1047 devant la porte de son château, non loin de l'église[1],[2]. Ce fait est également rapporté par Benoît de Sainte-Maure, dans la généalogie des ducs de Normandie. L'église était donc suffisamment construite pour être consacrée.
Une première restauration a été effectuée au XIXe siècle dans la nef, dans les chapelles latérales et sur le porche[3].
Les fenêtres de la nef, détériorées au cours de la seconde guerre mondiale, ont été provisoirement obturées par des châssis en bois garnis de verre épais. Elles n'ont été réparées et garnies de vitraux qu'en 1965. Des armoiries, représentées en plusieurs endroits de l'église, rappellent que la moitié de Ryes a été donnée par les seigneurs du lieu à l'abbaye bénédictine de Fécamp. Deux curés, l'un nommé par l'Abbaye Sainte-Marie de Longues depuis 1182, l'autre par l'Abbaye de la Trinité de Fécamp, étaient donc à la tête de la paroisse et officiaient tour à tour[4].
Dans la chapelle du midi, la chapelle Saint-André, se trouvaient deux effigies monumentales en pierre de Caen d'un couple d'éminents Rissois (morts en 1628 et 1637). En 1840, un descendant de la famille fait transporter les gisants au musée Baron-Gérard de Bayeux qui s'y trouvent encore de nos jours. Ce déplacement est la conséquence du retrait des gisants en 1793 de l'église à la suite de la Révolution.
L'église subit des profanations en 1906, 1998 et 2000.
Elle est classée aux monuments historiques en 1840[5].
Architecture
Édifice de petite dimension, sa longueur n'excède pas 32 m sur 7,50 de hauteur sous la voûte du chœur et 19 m par le clocher. Plusieurs détails architecturaux révèlent que sa construction s'est étalée sur plusieurs siècles. La partie la plus ancienne est la nef romane datant de la première moitié du XIe siècle d'après E.Anquetil[6]. Mais elle a été reconstruite, ainsi que le clocher au début du XIIe siècle[7]
L'intérieur
La nef a gardé intactes ses arcades romanes avec ses piliers cylindriques, ses chapiteaux décorés de godrons, de feuillages et de personnages fantastiques et ses archivoltes sont ornées de bâtons brisés. Les sculptures des chapiteaux surmontant les piliers ont été décrites par Arcisse de Caumont qui n'ont pas été retouchés depuis 1825, date de parution de son ouvrage Essai sur l'architecture religieuse du Moyen Âge principalement en Normandie[6].
Les chapiteaux représentent des scènes bibliques à inspiration mythologique. On y retrouve :
- Daniel dans la fosse aux lions[8] ;
- une série de monstres évoquant les enfers ;
- les trois personnages dans la fournaise apparaissant à Abraham.
Sur un des chapiteaux, un élément se distingue : un animal difforme qui ne ressemble à aucun animal connu de l'époque. Il est décrit un « chien dont la queue est reportée sur la tête ». On a voulu y représenter un éléphant, la queue du chien étant la trompe de l'éléphant. Le sculpteur ne connaissant pas l'animal s'est inspiré de son imagination visiblement éloignée de la réalité.
On retrouve aussi sur plusieurs chapiteaux des figures à grandes moustaches, bien connues dans les sculptures romanes en Normandie qu'on retrouve aussi :
- sur un chapiteau du chœur de l'abbaye aux Dames de Caen ;
- dans la crypte de la cathédrale de Bayeux.
Le chœur date du début du XIIIe siècle[9],[10]. Il a conservé ses fenêtres garnies de colonnettes sur la face sud. Dans le prolongement de la nef, en avant du chœur, communiquant avec eux par des ouvertures en arc-brisé remaniées, se trouve la base du clocher du XIe siècle s'ouvrant également sur les croisillons par des ouvertures en plein-cintre. La disposition de ces arcades latérales, de même hauteur que celle de la nef, permet de préciser qu'à l'origine l'église n'avait pas de transept et ne présentait pas le plan en croix latine qu'on lui connait aujourd'hui. Cela évoque une similitude avec l'église de Thaon avec le prolongement des collatéraux de la nef qui ne formaient non pas un transept mais une chapelle latérale.
- Façade occidentale
- Face sud du chevet.
-
La base de la tour du clocher est couverte d'une voûte sur croisée d'ogives qui la sépare du compartiment des cloches, c'est le principe de nombreux clochers normands situés entre la nef et le chœur typique des XIe et XIIe siècles.
L'extérieur
La porte d'entrée principale est en plein-cintre. L'Agneau mystique égorgé couché sur le Livre aux sept sceaux, représentant le Christ et son sacrifice sur la croix orne le tympan. L'archivolte est sculptée de têtes plates figurant des motifs variés: plusieurs têtes humaines, des têtes d'oiseaux et d'animaux fantastiques. Les têtes plates sont aussi présentes dans la nef de la cathédrale Notre-Dame de Bayeux mais également dans des monuments moins prestigieux comme la chapelle du prieuré de Saint-Gabriel et d'autres églises de campagne[11]. Le deuxième rouleau ne comporte qu'un gros tore et le troisième est sculpté de frettes crénelées[6]. Le bandeau d'archivolte, qui couronne le tout, est doté de motifs de feuilles et de fleurs.
Près de la sacristie, une porte en arc-brisé aujourd'hui condamnée donnait dans le chœur. Au centre du tympan trilobé, Saint Martin est figuré en évêque avec deux anges en adoration, contrairement à sa représentation habituelle qui le montre en soldat à cheval partageant son manteau. Une excroissance insolite dans le mur de la sacristie s'explique par le fait qu'on a modifié le mur pour faire de la place au système tournant du chasublier. Ce meuble permet de garder les chasubles à plat[note 1].
Notes et références
Notes
- ↑ Le chasublier ou chapier est un meuble qui peut être équipé d'un axe permettant d'ouvrir plus aisément les tiroirs. Les chasubles sont des vêtements sans manches. Le prêtre disposait d'une chasuble de couleur différente pour chaque grande fête ou cérémonie
Références
- ↑ Anquetil 1895, p. 301.
- ↑ Michel de Bouard, « La Normandie ducale à travers l'oeuvre de Wace », Annales de Normandie, , p. 3,5,7 (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ Caumont 1857, p. 575 à577.
- ↑ Caumont 1857, p. 577.
- ↑ « Église », notice no PA00111648, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- ↑ a b et c Anquetil 1895, p. 303.
- ↑ Bernard Ducouret et Odile Têtu, « Eglise paroissiale Saint Martin », Inventaire topographique, sur POP, Plateforme ouverte du Patrimoine, Ministère de la Culture, (consulté le ).
- ↑ Caumont 1857, p. 575.
- ↑ Caumont 1857, p. 573.
- ↑ Anquetil 1895, p. 305.
- ↑ A. Létienne, « Les portails romans de Basse Normandie », Revue archéologique, , p. 154-155 (lire en ligne, consulté le ).
Annexes
Liens externes
- Association Saint Martin de Ryes pour la sauvegarde et la mise en valeur de l'église de Ryes
- Ressources relatives à la religion :
- Clochers de France
- GCatholic.org
- Observatoire du patrimoine religieux
- Ressource relative à l'architecture :
- Mérimée
Articles connexes
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Bibliographie
- Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, t. 3 : Arrondissements de Vire et de Bayeux, Caen, Hardel, (lire en ligne), p. 572-577
- E. Anquetil, La Normandie Monumentale et pittoresque : L'église de Ryes, vol. 1, , 369 p. (lire en ligne), p. 301 à 305.
- Besnoist de Saint-Maure, Généalogie des Ducs de Normandie
- Laurence Lefèvre-Moulenq, L'Église Saint-Martin de Ryes, auto-édition, 1998
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