Émile Larcher

Émile Larcher
Biographie
Naissance
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NancyVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 49 ans)
AlgerVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
AvocatVoir et modifier les données sur Wikidata

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Émile Larcher, né le à Nancy et mort le à Alger, est professeur de droit et avocat à la Cour d'appel d'Alger spécialiste de la législation algérienne et du droit colonial.

Biographie

Fils d'un avocat lorrain, il fait ses études de droit à Nancy où il est promu docteur en 1894. Dès 1896 il est chargé de cours à l'École de droit d'Alger. Il se présente en vain à plusieurs reprises à l'agrégation. En 1902 il est nommé professeur de droit criminel à Alger, au titre des promotions coloniales. Ceci explique certainement une évolution dans ses prises de positions : « universitairement correct » avant 1902, il devient beaucoup plus critique passé cette date. Il est certainement l'un des enseignants qui ont le plus marqué la Faculté de droit d'Alger ; son collègue Jean Thomas, dans son éloge funèbre (Revue algérienne, tunisienne et marocaine de droit et de jurisprudence, 1918, p. 8.) écrit : « Sans crainte cependant d'un démenti de l'avenir, je crois pouvoir affirmer que Larcher est une grande et belle figure qui a, dès ce jour, sa place marquée dans l'histoire de l'Algérie, dont son nom est désormais inséparable ».

Larcher est le révélateur du droit algérien qu'il s'est efforcé de restituer dans son traité élémentaire de législation algérienne, ouvrage qui a connu trois éditions depuis 1903[1], la dernière à titre posthume, a été éditée grâce au concours de Georges Rectenwald, magistrat auprès de la cour d'Alger, en 1923. Cet ouvrage comporte, outre la présentation du droit régissant les institutions administratives algériennes, d'amples développements sur le droit musulman et le droit israélite. Bien que devenu dépassé par l'évolution juridique postérieure à 1923, cet ouvrage demeure inégalé[2].

La production scientifique d'E. Larcher est impressionnante[3]. Il écrit dans de multiples revues (Algérienne, Pénitentiaire, Politique, Ligue des droits de l'Homme, etc.), il contribue au Code de l'Algérie annoté lancé par Estoublon et Lefébure[4].

Dès 1902, Larcher s'inscrit au barreau d'Alger et plaide dans de nombreuses affaires ; il n'hésite pas à dénoncer les aberrations de la réglementation coloniale, tant dans ses plaidoiries que dans les notes dont il accompagne les décisions rendues. Ses interventions suscitent quelques réserves de la part de ses collègues (cf. M. Morand, Revue algérienne, 1918, p. 3-4) effarouchés qui craignent des réactions administratives. De fait, en 1917, le gouverneur civil demande au Ministre de l'éducation nationale de sévir contre le fauteur de troubles. Le décès de Larcher mettra un terme à cette procédure et, à l'occasion des obsèques, le gouverneur civil Lutaud adressera un télégramme de condoléances d'une remarquable hypocrisie.

Voir aussi

Bibliographie

  • Laure Blévis, « Émile Larcher », dans François Pouillon (éd.), Dictionnaire des orientalistes de langue française, Paris, Institut d'études de l'Islam et des sociétés du monde musulman (IISMM) et Karthala, coll. « Dictionnaires et langues », , 2e éd. (1re éd. 2008), XXVIII-1073 p., 16 × 24 cm (ISBN 978-2-8111-0790-1, OCLC 835298173, BNF 43565304, SUDOC 167649957, présentation en ligne) [lire en ligne (1re éd., p. 565-566)].
  • Florence Renucci, « La doctrine coloniale en République. L'exemple de deux jurisconsultes algériens : Marcel Morand et Émile Larcher », dans Annie Stora-Lamarre, Jean-Louis Halpérin et Frédéric Audren (dir.), La République et son droit : 1870-1930 (actes du colloque international, Besançon, 19-), Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, coll. « Annales littéraires de l'Université de Franche-Comté / Historiques » (no 885 / 35), , 1re éd., 538 p., 16 × 24 cm (ISBN 2-84867-318-4 et 978-2-84867-318-9, OCLC 762697433, BNF 42442987, SUDOC 152997490, présentation en ligne), p. 461-478 [lire en ligne].

Voir également la préface d'A. Mallarmé en tête de l'édition posthume du Traité élémentaire de législation algérienne, Paris, 1923, et C. Bontems, Le droit musulman algérien à l'époque coloniale, Genève, 2014, p. 283-284.

Liens externes

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Notes et références

  1. lire en ligne le traité élémentaire de législation algérienne sur gallica.bnf.fr
  2. Florence Renucci. La doctrine coloniale en République. L’exemple de deux jurisconsultes algériens: Marcel Morand et Emile Larcher.
  3. Émile Larcher sur BnF
  4. Notice d'Émile Larcher sur identifiants et Référentiels de l'enseignement supérieur et la recherche
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