Fanny Baron
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Naissance | Vilnius (gouvernement de Vilna, Empire russe) |
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Décès | Moscou (Russie soviétique (d)) |
Nationalité | russe |
Activités | Anarchiste, militante pour les droits des femmes |
Conjoint | Aron Baron |
Idéologie | Anarchisme |
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Membre de | Nabat |
Mouvement |
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Fanny Baron ou Fanya Anisimovna Baron (en russe : Фаня Анисимовна Барон), née Fanya Grefenson en 1887 et fusillée par la Tcheka, à Moscou en 1921, est une anarchiste et syndicaliste libertaire active durant la révolution russe, épouse d'Aron Baron qu'elle rencontre en exil, à Chicago.
Emma Goldman l'a décrite comme « le type de femme [...] entièrement consacrée à la cause de l'humanité. »[1]
Biographie
En 1911, fuyant le régime tsariste, elle émigre aux États-Unis[2] où elle participe activement, avec son compagnon Aron Baron, aux luttes ouvrières et au mouvement libertaire. En elle participe à Chicago (Illinois) à la marche des sans travail et y est assommée à coups de crosse par la police. Elle est arrêtée à plusieurs reprises[3].
Elle est active au sein du Groupe international de propagande des idées libertaires[4].
En 1917, elle collabore à la rédaction de la revue Mother Earth, éditée par Emma Goldman[4].
Retour en Russie et opposition aux bolcheviks
En , dès l'annonce de la chute du tsarisme, elle rejoint la Russie avec son compagnon Aaron et ils s'installent à Kiev.
Après la Révolution d'Octobre, elle part à Kharkov[3] et s'engage dans la Confédération des organisations anarchistes d’Ukraine qui édite le journal Nabat[4]. Elle y rencontre Nestor Makhno, Voline et Piotr Archinov. Elle est active dans la section Culturel-Éducative du mouvement makhnoviste[2].
Le , elle est arrêtée une première fois par les bolcheviks[3], avec son compagnon (Aaron Baron)[2] à Kharkov, ainsi que les 300 délégués (dont Voline, Olga Taratuta, Sénia Fléchine, Mark Mrachnyi, Dolenko-Chekeres et Anatolii Gorelik[3]), participants au Congrès panrusse des anarchistes[5],[4]. Elle est sévèrement battue lors de son arrestation[1].
Exécution sommaire dans les caves de la Tcheka
Détenue à Moscou, elle est ensuite transférée à la prison de Riazan d'où elle s'évade[6] le , avec neuf autres camarades[7]. Elle a alors pour projet, avec l'aide du frère de son compagnon Aaron, de faire évader celui-ci[2].
Les conditions de détention à la prison de Riazan sont extrêmement dures et entrainent, quelques jours après son évasion, courant , une grève de la faim[8], qui a un retentissement international[1] grâce à la présence, à Moscou, de délégués anarcho-syndicalistes venus participer à la troisième conférence du Profintern[3]. Sous la pression de ces derniers, le , 10 des 13 grévistes de la faim sont expulsés d'URSS : Voline, Vorobiov, Mratchny, Mikhaïlov, Grégori Maximoff, Ioudine, Iartchouk, Gorelik, Feldman et Fedorov.
Elle fait alors l'objet d'un mandat d'arrêt national pour propagande anarchiste et anarcho-syndicaliste, pour « complicité d’actes criminels anti soviétiques » et fabrication de fausse monnaie, toutes accusations montées de toutes pièces par la Tcheka[8].
Elle se réfugie, à Moscou, chez le frère de son mari, par ailleurs membre du parti bolchevik, toujours avec le projet de faire évader Aaron. Ils sont tous les deux arrêtés par la Tcheka le . Semion Baron est exécuté sur place[2] et Fanya emmenée.
Le (Emma Goldman parle du [9]), elle fait partie des neuf personnes fusillées, dont le poète Lev Tcherny[3], dans les caves de la prison de la Tcheka à Moscou[10]. Il a été dit que son exécution était un ordre personnel de Lénine[1]. Victor Serge précise : « l'affaire qui amena ces exécutions avait été montée sur provocation »[11],[12].
Bibliographie
- Voline, La Révolution inconnue, Livre troisième : Les luttes pour la véritable Révolution sociale (1918-1921), éditions Entremonde, Lausanne, 2009 (ISBN 978-2-940426-04-1)
- (en) Paul Avrich, The Russian Anarchists, AK Press, , 303 p. (ISBN 1-904859-48-8)
Notices
- Centre International de Recherches sur l'Anarchisme (Lausanne) : notice bibliographique.
- Dictionnaire international des militants anarchistes : notice biographique.
- Centre International de Recherches sur l'Anarchisme (Lausanne) : notice bibliographique.
- (en) Jonathan D. Smele, Historical Dictionary of the Russian Civil Wars, 1916-1926, Rowman & Littlefield, 2015, page 178.
Articles connexes
Liens externes
- j-grit, Fanya Baron - Jewish Anarchist/Revolutionary - Leading anarchist and revolutionary who was a political colleague of Emma Goldman, notice.
Notes et références
- ↑ a b c et d Fanya Baron - Jewish Anarchist/Revolutionary - Leading anarchist and revolutionary who was a political colleague of Emma Goldman notice biographique.
- ↑ a b c d et e Fanya Baron, notice biographique.
- ↑ a b c d e et f Paul Avrich, The Russian Anarchists, 1967, texte intégral.
- ↑ a b c et d Dictionnaire international des militants anarchistes : notice biographique.
- ↑ Nick Heath, A short biography of David Kogan, devoted Russian anarchist and escaper extraordinaire, libcom.org, 26 août 2009, texte intégral.
- ↑ Emma Goldman, L'Épopée d'une anarchiste. New York 1886 - Moscou 1920, Bruxelles, Complexe, 2002, extraits pp. 296 et 294.
- ↑ [Emma Goldman, Ma Désillusion en Russie (VF), éditions Invisibles, page 274.
- ↑ a et b Le cas Léon Tchorny et Fanny Baron, in Voline, La Révolution inconnue, Livre troisième : Les luttes pour la véritable Révolution sociale (1918-1921), éditions Entremonde, Lausanne, 2009, texte intégral.
- ↑ Emma Goldman, L'épopée d'une anarchiste : New York 1886 - Moscou 1920, Éditions Complexe, 2002, page 296.
- ↑ Alexandre Skirda, Les Anarchistes dans la Révolution russe, Tête de feuilles, 1973, page 82
- ↑ Victor Serge, Le tournant obscur, Éditions d'histoire et d'art et Les Éditions Albatros, 1972, page 12.
- ↑ Victor Serge, Mémoires d'un révolutionnaire : 1901-1941, Éditions du Seuil, 1951, lire en ligne.
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