Manon Dancourt

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Manon Dancourt
Manon Dancourt en Diane chasseresse, vers 1720.
Peinture anonyme, collection privée.
Ancienne collection du château de Passy et du château de Chenonceau.
Fonction
Sociétaire de la Comédie-Française
-
Biographie
Naissance
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Décès
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ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
ActriceVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Mère
Fratrie
Mimi DancourtVoir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Louise Marie Madeleine Guillaume de Fontaine
Marie Anne Louise Fontaine
Françoise-Thérèse Guillaume de Fontaine (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Propriétaire de

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Marie-Anne-Armande Carton Dancourt, dite Manon Dancourt, est une actrice française née à Paris en 1684 et morte dans cette même ville, le .

Biographie

Manon Dancourt est la fille aînée des comédiens Florent Carton Dancourt et de Marie-Thérèse Le Noir de La Thorillière. Elle monte sur scène dès l'âge de onze ans en 1695 et elle tient des rôles d'enfants. Elle est reçue à la Comédie-Française le à quinze ans[1],[2].

Actrice médiocre mais au physique avenant, elle abandonne le théâtre en 1702[3]. Sa sœur cadette, Mimi Dancourt, eut plus de chance et de talent sur les planches.

Armande Dancourt épouse le à Paris[4], paroisse de Saint-Sulpice, Jean-Louis-Guillaume de Fontaine (1666-1714), commissaire et contrôleur de la Marine et des Guerres au département des Flandres et de Picardie. Le couple est d'abord fixé à Dunkerque de par les fonctions de l'époux, mais la jeune mariée revient bientôt à Paris[5] puis elle crée un salon. Manon Dancourt est en réalité la maîtresse du financier Samuel Bernard.

Cette liaison a peut-être débuté avant le mariage d'Armande. Il n'existe aucune certitude sur le commencement de leur relation. Le mari d'Armande était plus souvent dans les ports à inspecter la marine, qu'à Paris. Samuel Bernard usa de son influence pour promouvoir Jean-Louis Guillaume de Fontaine dans les affaires de la marine et peut-être se le concilier ainsi[6].

De son union, sont nés deux enfants légitimes, l'aînée Jeanne-Marie-Thérèse en 1703[note 1] et Jules-Armand le , paroisse Saint-Roch à Paris[7],[note 2].

De la relation avec Samuel Bernard, sont nées à Paris, paroisse Saint-Roch, trois filles naturelles que Guillaume de Fontaine reconnaît avec complaisance. La première, Louise-Marie-Madeleine, le [note 3]. La seconde, Marie-Anne-Louise, le [note 4]. Enfin la troisième, Françoise-Thérèse, le [note 5]. Elles seront évoquées par Jean-Jacques Rousseau dans son œuvre autobiographique, Les Confessions : « elles étaient trois sœurs qu'on pourrait appeler les trois grâces »[8].

Armande Dancourt devient Dame de la seigneurie de Passy le par l'acquisition du château de Passy auprès de Jacques-Daniel de Gueutteville, seigneur d'Orsigny[note 6] et grâce aux générosités de Samuel Bernard qui lui donne les fonds nécessaires[9]. Après le décès de ce dernier, elle vend le château le à Gabriel Bernard, comte de Rieux, le fils cadet de Samuel Bernard. L'acte de vente stipule qu'elle demeurait rue du Luxembourg, paroisse Saint-Roch à Paris. L'année suivante, Armande Carton Dancourt meurt à Paris le 13 février 1740 d'un cancer au sein[10],[note 7].

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Robert Ranjard, Le secret de Chenonceau, Tours, Éditions Gibert-Clarey, (1re éd. 1950), 256 p. (BNF 41676433), « Monsieur et madame Dupin », p. 177 à 210. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Élisabeth de Clermont-Tonnerre (dir.), Histoire de Samuel Bernard et de ses enfants, Paris, Éditions Édouard Champion, (1re éd. 1914), 430 p. (lire en ligne)
  • Henri de Jouvencel (dans La Revue hebdomadaire no  43 de Fernand Laudet), Gentilshommes et comédiens : les Dancourt, t. 10, Paris, Éditions de la Librairie Plon, (1re éd. 1909), 40 p. (lire en ligne), « Les Dancourt »
  • Gaston de Villeneuve-Guibert, Le portefeuille de madame Dupin : Dame de Chenonceaux, Paris, Éditions Calmann-Lévy, , 606 p. (lire en ligne)
  • Gustave Desnoiresterres, Épicuriens et lettrés : XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Éditions Georges Charpentier, , 470 p. (BNF 30333532, lire en ligne), chap. VII (« La famille Fontaine »), p. 438 à 450. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau, vol. 1er (2e partie), Paris, xviiie siècle, 182 p. (présentation en ligne, lire en ligne), chap. VII (« Madame Dupin »), p. 151 à 152 (Paris) et 177 à 178 (Chenonceau). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Manon Dancourt, sur Wikimedia Commons
  • Manon Dancourt sur le site de la Comédie-Française
  • « Le portrait féminin en Diane chasseresse », sur le site Anticstore

Notices et ressources

  • Ressources relatives au spectacleVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • César
    • Comédie-Française
  • Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généralisteVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Dictionnaire des femmes de l'ancienne France

Notes et références

Notes

  1. L'historien Gustave Desnoiresterres n'a pas retrouvé trace de l'acte de naissance dans les registres paroissiaux à Paris avant leur disparition en 1871, de l'aînée des enfants Fontaine. Elle épouse François II de Barbançois seigneur de Celon dans le Berry le . Elle donne naissance à un fils, François-Armand de Barbançois le à Paris en la paroisse de Notre-Dame-de-Grâce-de-Passy.
  2. Il devient le commissaire des guerres pour les villes, citadelles et forts de Metz, Toul, Verdun, Montmédy, Longwy le puis fermier général. Il est l'époux de Louise Liégault de l'Isle de Châteauneuf, tous deux propriétaires du château du Coq à Auteuil. Jules Armand Guillaume de Fontaine est mort à Paris le à l'âge de 49 ans et le couple est sans postérité.
  3. Louise-Marie-Madeleine Guillaume de Fontaine épouse le en l'église Saint-Roch à Paris, le fermier général Claude Dupin. Claude et Louise Dupin seront propriétaires de l'hôtel Lambert, du château de Chenonceau et du marquisat du Blanc. Louise Dupin est morte au château de Chenonceau, le .
  4. Marie-Anne-Louise Guillaume de Fontaine se marie le en l'église Notre-Dame-de-Grâce-de-Passy avec Antoine Alexis Panneau d'Arty, directeur général des aides de 1737 à 1743. Elle a une liaison avec le prince de Conti, à partir de 1737. Elle meurt en 1765.
  5. Françoise-Thérèse Guillaume de Fontaine épouse Nicolas Vallet seigneur de La Touche, le à Passy. Elle fuit en Angleterre pour rejoindre son amant, le duc de Kingston. Elle décède en 1765.
  6. Acte de vente du château de Passy entre Jacques Daniel de Guetteville d'Orsigny à Dame Marie Armande Carton, veuve de Louis Guillaume de Fontaine, se reporter au répertoire numérique du notaire Maître Sylvain Ballot (étude CXVI) à Paris aux Archives nationales. Vue 8 sur 23 de la liste chronologique des actes. Armande Dancourt n'a jamais été usufruitière du château de Passy mais bien sa propriétaire légitime. De par cette acquisition, elle devient Dame de la terre et seigneurie de Passy et non Samuel Bernard qui n'a jamais hérité de ce titre même si il finance cet achat et les travaux à venir.
  7. Décès de Marie Anne Armande Carton-Dancourt dite Manon Dancourt, se reporter au répertoire numérique du notaire Maître Louis Bronod à Paris aux Archives nationales. Le testament de Dame Marie Armande Carton veuve de M. des Fontaine est déposé le jour de sa mort le 13 février 1740 (vue 4 sur 32) chez son notaire. L'inventaire de l'ensemble de ses biens a lieu le 23 février 1740 (vue 6 sur 32) chez ce même notaire.

Références

  1. Pierre David Lemazurier (dir.), Galerie historique des acteurs du Théâtre français : depuis 1600 jusqu'à nos jours, t. 2 (biographies), Paris, Éditions Joseph Chaumerot, (1re éd. 1810), 416 p. (lire en ligne), « Mlle Dancourt l'aînée », p. 126.
  2. Henry Lyonnet (dir.), Dictionnaire des comédiens français, ceux d'hier : biographie, bibliographie, iconographie, t. 1 (biographies), Genève, Éditions de la Bibliothèque de la Revue universelle internationale illustrée, , 644 p. (lire en ligne), « Dancourt Mlle l'aînée », p. 423.
  3. Robert Ranjard, Le secret de Chenonceau, Tours, Éditions Gibert-Clarey, (1re éd. 1950), 256 p. (BNF 41676433), « Monsieur et madame Dupin », p. 177 à 210
  4. Source : registre des mariages de la paroisse de Saint-Sulpice de l'année 1702, page 90. Ce registre a été détruit lors de l'incendie de l'Hôtel de ville de Paris, le .
  5. Henri de Jouvencel (dans La Revue hebdomadaire no  43 de Fernand Laudet), Gentilshommes et comédiens : les Dancourt, t. 10, Paris, Éditions de la Librairie Plon, (1re éd. 1909), 40 p. (lire en ligne), « Les Dancourt », p. 491.
  6. Jean Buon (préf. Michelle Perrot), Madame Dupin : Une féministe à Chenonceau au siècle des Lumières, Joué-lès-Tours, Éditions La Simarre, , 224 p. (ISBN 978-2-36536-027-2), « Ses parents, Samuel Bernard et Armande de Fontaine, une liaison pour la vie », p. 48.
  7. Gustave Desnoiresterres, Épicuriens et lettrés : XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Éditions Georges Charpentier, , 459 p. (BNF 30333532, lire en ligne).
  8. Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau, Livre no VII.
  9. Élisabeth de Clermont-Tonnerre (dir.), Histoire de Samuel Bernard et de ses enfants, Paris, Éditions Édouard Champion, (1re éd. 1914), 430 p. (lire en ligne), p. 98.
  10. Léopold Mar, Documents : Extraits du journal des religieux barnabites desservants de l'église de Passy, t. 1, Paris, Éditions de la Société historique d'Auteuil et de Passy, (1re éd. 1894), 40 p. (lire en ligne), « Documents », p. 194.
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