Mastaura (Carie)

Mastaura
Localisation
Coordonnées 37° 57′ 23″ nord, 28° 20′ 30″ est
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Mastaura (grec ancien : Μάσταυρα) est une petite ville du nord de la Carie, qui, sous l' Empire romain était incorporée à la province d'Asie .

Il ne faut pas la confondre avec la ville de Mastaura en Lycie.

Localisation

Mastaura est située au nord de l'ancienne Carie, au pied du mont Messogis, sur la petite rivière Chrysaoras, entre Tralles et Tripolis[1],[2]. Certaines sources parlent de la ville comme appartenant à l'origine à la Lydie, un royaume dans lequel Crésus (560-546 av. J.-C.) a brièvement incorporé la Carie[3],[4].

Pline l'Ancien mentionne la ville comme dépendante d'Éphèse, la capitale provinciale et donc comme appartenant à son époque (Ier siècle apr. J.-C.) à la province romaine d'Asie[5]. Le géographe Strabon mentionne la ville comme étant dans la vallée du fleuve Méandre[6].

Le site est situé près de l'actuelle Mastavra en Anatolie. Le 16 octobre 1836, William Hamilton visite ses ruines, alors envahies d'arbres, de broussailles et de ronces[7].

Archéologie

En 2021, des travaux de nettoyage archéologique révèlent l'existence d'un vaste amphithéâtre ovale à Mastaura. Daté des environs de 200 ap. J.-C., son arène centrale faisait 40 mètres sur 30, avec une hauteur maximale des murs d'environ 25 mètres. Les fouilleurs estiment qu'il pouvait accueillir entre 15.000 et 20.000 spectateurs[8].

Monnayage

Mastaura a eu un atelier monétaire; certaines de ses pièces sont conservées[1],[4].

Évêché

D’après Michel Le Quien, on connaît quatre évêques pour la ville. Théodose était présent au Concile d'Éphèse en 431 et au Deuxième concile d'Éphèse en 449. Son remplaçant, Sabatius, a demandé à l’évêque Hesperius de Pitanae de le représenter au Concile de Chalcédoine en 451. Théodore a participé au troisième concile de Constantinople en 680. Enfin, Constantin était au deuxième concile de Nicée en 787. A ces quatre personnalités, on peut ajouter un Baanes qui était au quatrième concile de Constantinople (879), mais on ne sait pas s'il était évêque de Mastaura en Asie ou de Mastaura en Lycie[9].

N'étant plus un évêché résidentiel, Mastaura en Asie est aujourd'hui répertoriée par l' Église catholique comme siège titulaire[10].

Communauté juive

La genizah du Caire conserve un acte de mariage de Mastaura, qui date de 1022[11].

Notes et références

  1. a et b William Smith, Dictionary of Greek and Roman Geography (1854), entry: "Mastaura"
  2. Istanbul Guide, "Carie ... Mastaura & Harpasa"
  3. Gideon Nisbet, Greek Epigram in the Roman Empire: Martial's Forgotten Rivals (Oxford University Press 2003), pp. 135-136 (ISBN 978-0-19926337-0)
  4. a et b The Fitzwilliam Museum, Coins of Mastaura
  5. Pliny the Elder, The Natural History, Book V, chapter 31
  6. Strabo, The Geography, Book XIV, chapter 1
  7. William Hamilton, Researches in Asia Minor, Pontus and Armenia (Murray 1842), pp. 531–
  8. S. Cherner, Redécouverte d'un amphithéâtre romain avec une «structure unique» en Anatolie, Le Figaro (25 avril 2021).
  9. Pascal Culerrier, Les évêchés suffragants d'Éphèse aux 5e-13e siècles, in Revue des études byzantines, vol. 45, 1987, p. 157.
  10. Annuario Pontificio 2013 (Libreria Editrice Vaticana 2013 (ISBN 978-88-209-9070-1)), p. 925
  11. N. R. M. De Lange, Greek Jewish Texts from the Cairo Genizah (1996), no. 1.

Bibliographie

  • J. NOLLÉ, Beiträge zur kleinasiatischen Münzkunde und Geschichte: 12. Mastaura am Fuße der Mesogis–Überlegungen zu den Patriatraditionen einer wenig bekannten antiken Polis, Gephyra 13 (2016), p. 49-82
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