Stilbène

Stilbène
Image illustrative de l’article Stilbène
Image illustrative de l’article Stilbène
Représentation topologique du (E)- et du (Z)-stilbène.
Identification
Nom UICPA trans-1,2-diphényléthylène
Synonymes
  • (E)-stilbène
  • (Z)-stilbène
No CAS 103-30-0 (E)
645-49-8 (Z)
No ECHA 100.008.748
SMILES

C(=C\c1ccccc1)\c2ccccc2 (Z)
C(=C/c1ccccc1)\c2ccccc2 (E)
PubChem, vue 3D
InChI
InChI : vue 3D
InChI=
  • 1/C14H12/c1-3-7-13(8-4-1)11-12-14-9-5-2-6-10-14/h1-12H/b12-11- (Z)
  • 1/C14H12/c1-3-7-13(8-4-1)11-12-14-9-5-2-6-10-14/h1-12H/b12-11+ (E)

Apparence solide blanc cassé
Propriétés chimiques
Formule C14H12  [Isomères]
Masse molaire[2] 180,245 1 ± 0,012 g/mol
C 93,29 %, H 6,71 %,
Susceptibilité magnétique χ M {\displaystyle \chi _{M}} 120×10-6 cm3·mol-1[1]
Propriétés physiques
fusion 122 à 125 °C
ébullition 305 à 307 °C
Solubilité Insoluble
Thermochimie
Cp

équation (cis)[3] : C P = ( 96.782 ) + ( 1.2486 ) × T + ( 1.0880 E 3 ) × T 2 + ( 5.0166 E 7 ) × T 3 + ( 9.5052 E 11 ) × T 4 {\displaystyle C_{P}=(-96.782)+(1.2486)\times T+(-1.0880E-3)\times T^{2}+(5.0166E-7)\times T^{3}+(-9.5052E-11)\times T^{4}}
Capacité thermique du gaz en J·mol-1·K-1 et température en kelvins, de 298 à 1 500 K.
Valeurs calculées :
191,317 J·mol-1·K-1 à 25 °C.

T
(K)
T
(°C)
Cp
( J k m o l × K ) {\displaystyle ({\tfrac {J}{kmol\times K}})}
Cp
( J k g × K ) {\displaystyle ({\tfrac {J}{kg\times K}})}
298 24,85 191 208 1 061
378 104,85 244 885 1 359
418 144,85 268 770 1 491
458 184,85 290 867 1 614
498 224,85 311 304 1 727
538 264,85 330 205 1 832
578 304,85 347 687 1 929
618 344,85 363 861 2 019
658 384,85 378 832 2 102
698 424,85 392 699 2 179
738 464,85 405 557 2 250
778 504,85 417 493 2 316
818 544,85 428 589 2 378
858 584,85 438 921 2 435
899 625,85 448 792 2 490
T
(K)
T
(°C)
Cp
( J k m o l × K ) {\displaystyle ({\tfrac {J}{kmol\times K}})}
Cp
( J k g × K ) {\displaystyle ({\tfrac {J}{kg\times K}})}
939 665,85 457 787 2 540
979 705,85 466 212 2 587
1 019 745,85 474 122 2 630
1 059 785,85 481 561 2 672
1 099 825,85 488 572 2 711
1 139 865,85 495 189 2 747
1 179 905,85 501 442 2 782
1 219 945,85 507 354 2 815
1 259 985,85 512 942 2 846
1 299 1 025,85 518 219 2 875
1 339 1 065,85 523 190 2 903
1 379 1 105,85 527 856 2 929
1 419 1 145,85 532 210 2 953
1 459 1 185,85 536 241 2 975
1 500 1 226,85 540 020 2 996



équation (trans)[3] : C P = ( 68.882 ) + ( 1.1174 ) × T + ( 8.3787 E 4 ) × T 2 + ( 3.0198 E 7 ) × T 3 + ( 4.2209 E 11 ) × T 4 {\displaystyle C_{P}=(-68.882)+(1.1174)\times T+(-8.3787E-4)\times T^{2}+(3.0198E-7)\times T^{3}+(-4.2209E-11)\times T^{4}}
Capacité thermique du gaz en J·mol-1·K-1 et température en kelvins, de 298 à 1 500 K.
Valeurs calculées :
197,46 J·mol-1·K-1 à 25 °C.

T
(K)
T
(°C)
Cp
( J k m o l × K ) {\displaystyle ({\tfrac {J}{kmol\times K}})}
Cp
( J k g × K ) {\displaystyle ({\tfrac {J}{kg\times K}})}
298 24,85 197 356 1 095
378 104,85 249 225 1 383
418 144,85 272 562 1 512
458 184,85 294 287 1 633
498 224,85 314 488 1 745
538 264,85 333 251 1 849
578 304,85 350 658 1 945
618 344,85 366 788 2 035
658 384,85 381 718 2 118
698 424,85 395 524 2 194
738 464,85 408 278 2 265
778 504,85 420 048 2 330
818 544,85 430 901 2 391
858 584,85 440 902 2 446
899 625,85 450 333 2 498
T
(K)
T
(°C)
Cp
( J k m o l × K ) {\displaystyle ({\tfrac {J}{kmol\times K}})}
Cp
( J k g × K ) {\displaystyle ({\tfrac {J}{kg\times K}})}
939 665,85 458 795 2 545
979 705,85 466 582 2 589
1 019 745,85 473 750 2 628
1 059 785,85 480 348 2 665
1 099 825,85 486 427 2 699
1 139 865,85 492 031 2 730
1 179 905,85 497 205 2 758
1 219 945,85 501 988 2 785
1 259 985,85 506 420 2 810
1 299 1 025,85 510 536 2 832
1 339 1 065,85 514 368 2 854
1 379 1 105,85 517 948 2 874
1 419 1 145,85 521 303 2 892
1 459 1 185,85 524 459 2 910
1 500 1 226,85 527 510 2 927
Précautions
NFPA 704

Symbole NFPA 704.

1
1
0
 
Directive 67/548/EEC
Phrases R :
R22 : Nocif en cas d’ingestion.
R37 : Irritant pour les voies respiratoires.
R38 : Irritant pour la peau.
R62 : Risque possible d’altération de la fertilité.

Phrases S :
S22 : Ne pas respirer les poussières.
S26 : En cas de contact avec les yeux, laver immédiatement et abondamment avec de l’eau et consulter un spécialiste.
S36 : Porter un vêtement de protection approprié.
S37 : Porter des gants appropriés.
S45 : En cas d’accident ou de malaise, consulter immédiatement un médecin (si possible, lui montrer l’étiquette).

Phrases R : 22, 37, 38, 62,

Phrases S : 22, 26, 36, 37, 45,
Inhalation irritant
Peau irritant
Ingestion nocif

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.
modifier 

Le stilbène, dont il existe deux formes [trans-1,2-diphényléthylène ((E)-stilbène) et cis-1,2-diphényléthylène ((Z)-stilbène)], est un hydrocarbure aromatique de formule C14H12.

Le même terme de « stilbène » désigne aussi la classe des dérivés hydroxy-, alkoxy- du stilbène simple, ainsi que leurs formes hétérosidiques ou polymères.

Ce sont des polyphénols naturels présents dans de nombreuses familles de plantes (comme le trans-resvératrol du raisin).
Rassemblés avec les bibenzyls et les phénanthrènes, ils forment la famille des stilbénoïdes.

Le stilbène est une des substances illicitement utilisées par certains éleveurs sous forme libre ou dérivée (sels ou esters).
Cette substance est interdite en France, y compris dans les territoires d'outre-mer[4].

Son nom vient du Grec stilbos qui signifie brillant, lié à l'aspect de ses cristaux, ressemblant à de la stilbite [5].

Description

Le stilbène est un liquide huileux, jaune, qui existe sous deux formes diastéréoisomères (E) et (Z), cette dernière étant la moins stable pour cause de gênes stériques et présentant un point de fusion compris entre °C et °C, tandis que la forme (E) possède un point de fusion avoisinant 125 °C.

Le cis-stilbène peut subir une photoisomérisation (qui dans ce cas déplace la configuration de la liaison double), il se forme l’isomère trans-stilbène, doté d'une fluorescence bleue.

Photoisomérisation (conversion) du stilbène. En fonction de la longueur d’onde d'excitation, le produit de la réaction est l’isomère cis ou trans.

Toxicologie, écotoxicologie

C'est un perturbateur endocrinien.

Recommandation

  • Ne pas manger et ne pas boire pendant l'utilisation.
  • Conserver dans un récipient hermétique.

Les stilbènes

Cette famille de polyphénols naturels est constituée de dérivés hydroxy-, méthoxy- du stilbène simple, ainsi que leurs formes hétérosidiques ou polymères. On les trouve chez de nombreuses plantes.

En réponse à des attaques de pathogènes extérieurs (insectes, micro-organismes), les plantes se protègent en produisant des composés toxiques contribuant au blocage local des attaquants. Certaines de ces substances, comme des alcaloïdes (nicotine), des terpénoïdes (pyréthrines) ou des isoflavones (roténoïdes) ont été très étudiées. D’autres comme les stilbènes sont beaucoup moins connues.

Les stilbènes permettraient pourtant de mieux comprendre pourquoi par exemple divers cépages de vignes sont plus ou moins résistants aux attaques fongiques. Pezet et al. (2004)[6] ont montré que les feuilles de vigne inoculées par le mildiou (Plasmopara viticola) vont au bout de quelques heures produire localement des stilbènes. Elles synthétisent tout d’abord du resvératrol en grande quantité mais suivant les variétés le destin de ce composé va varier. Pour les cultivars sensibles au mildiou, le resvératrol est glycosylé en un composé non toxique, le picéide, alors que pour les cultivars résistants au mildiou, le resvératrol est oxydé en un composé toxique, la viniférine. Le resvératrol s’est révélé être une molécule bénéfique, non seulement pour la plante mais aussi pour l’homme. Ces nombreuses propriétés thérapeutiques ont suscité et suscitent toujours un grand nombre d’études[7].

Des observations semblables ont été faites sur les conifères. Un pin subissant une attaque fongique va se défendre en produisant des stilbènes comme le pinosylvine[8], un épicéa produira plusieurs dimères de glucosides de stilbènes[9].

Stilbènes
Gluc=O-β-D-glucosyl
Nom Origine R3 R4 R5 R'3 R'4 R'5 Squelette carboné
Pinosylvine Pinus strobus H H H OH H OH
Piceatannol Picea abies OH H OH OH OH H
trans-resvératrol Raisin, cacahuète,
Polygonum, Picea
OH H OH H OH H
trans-ptérostilbène Ptérocarpus, raisin OCH3 H OCH3 H OH H
Rhapontigénine Vitis OH H OH H OCH3 OH
Isorhapontigénine Vitis OH H OH OCH3 OH H
Rhapontine, Ponticine Rhubarbe, Picea abies Gluc H OH OH OCH3 H
trans-picéide Raisin, rhubarbe,
Picea, Polygonum
Gluc H OH H OH H
Astringine Picea abies Gluc H OH OH OH H

Les stilbènes monomères polymérisent en de nombreux oligostilbènes naturels. La plupart d'entre eux sont des polymères du resvératrol : (–)-ε-viniférine.

Utilisations

  • Les stilbènes sont utilisés dans l'industrie des colorants. Ils fournissent des groupes chromophores jaunes ou orangés[10].
  • Les stilbènes servent de milieu d'émission pour les lasers à colorant[11].
  • Les stilbènes sont utilisés en cancérologie[12].

Article connexe

Références

  1. (en) Hyp J. Dauben, Jr., James D. Wilson et John L. Laity, « Diamagnetic Susceptibility Exaltation in Hydrocarbons », J. Am. Chem. Soc., vol. 91, no 8,‎ , p. 1991-1998
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. a et b (en) Carl L. Yaws, Handbook of Thermodynamic Diagrams : Organic Compounds C8 to C28, vol. 3, Huston, Texas, Gulf Pub. Co., , 396 p. (ISBN 0-88415-859-4)
  4. Arrêté du 4 décembre 2008 relatif à la mise en œuvre de la conditionnalité au titre de 2008, Légifrance
  5. (en) H. W. Derby & Company, Outlines of Chemistry for the Use of Students, , 712 p., p. 353
  6. (en) R. Pezet, K. Gindro, O. Viret, J.-L. Spring, « Glycosylation and oxidative dimerization of resveratrol are respectively associated to sensitivity and resistance of grapevine cultivars to downy mildew », Physiological and Molecular Plant Pathology, vol. 65,‎
  7. (en) Bharat B. Aggarwal (Éd.), Shishir Shishodia (Éd.), Resveratrol in Health and Disease, CRC Press, , 712 p.
  8. (en) M. S. Kemp, R. S. Burden, « Phytoalexins and stress metabolites in the sapwood of trees », Phytochemistry, vol. 25, no 6,‎
  9. (en) Sheng-Hong Li, Xue-Mei Niu, Stefan Zahn, Jonathan Gershenzon, Jennie Weston, Bernd Schneider, « Diastereomeric stilbene glucoside dimers from the bark of Norway spruce (Picea abies) », Phytochemistry, vol. 69,‎ , p. 772-782
  10. « Les colorants alimentaires » (consulté le )
  11. B. Cagnac, J.-P. Faroux, Lasers, EDP Sciences, CNRS éditions,
  12. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed?term=(Stilbene%5BTitle%5D)%20AND%20cancer%5BMeSH%20Terms%5D
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